CÉF: Des coupures budgétaires pour un budget équilibré
Lors de sa séance extraordinaire, les membres du
Conseil scolaire fransaskois (CSF) ont procédé à l'adoption d'un budget équilibré de 37,7 millions de dollars pour l'année scolaire 2013-2014.
Pour adopter un budget équilibré, le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) doit faire face à un manque à gagner de 1,62 million de dollars. Il doit donc composer avec des coupures budgétaires, et ce, même si la Cour du Banc de la Reine de la Saskatchewan lui a accordé en juin un financement supplémentaire de 1,25 million de dollars.
À la lumière du jugement de la Cour, le CÉF a effectué plusieurs analyses pour rationaliser ses dépenses. Malgré un contexte budgétaire difficile, les conseillers scolaires voulaient minimiser les incidences sur les services directs aux élèves. Le CÉF a déployé tous les efforts nécessaires pour ne pas mettre en péril la réussite scolaire, identitaire et culturelle des élèves.
Les coupures budgétaires pour redresser le manque à gagner affectent le fonctionnement administratif. Les mesures de rationalisation viseront à revoir ses pratiques pour trouver des économies d'échelle et optimiser l'efficacité sans diminuer la qualité. Le défi est de taille alors que le CÉF dessert plusieurs petites communautés locales éparpillées aux quatre coins de la province.
Même si le CÉF a réussi à présenter un budget équilibré en préservant les services actuels, les mesures de rationalisation obligent le CÉF à reporter le développement de programmes et de services qui se font encore attendre. Par exemple, la mise sur pied continue des cours du domaine des Arts pratiques et appliqués (APA) pour les élèves de la 11
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e année dans toutes les écoles fransaskoises. Ainsi, les APA supplémentaires, dont le déploiement était prévu cette année, seront reportés d'un an.
Le développement reporté des cours APA cause des torts importants et irréparables alors qu'un nombre d'élèves quitte les écoles fransaskoises pour celles de la majorité. Ces préjudices ont de graves répercussions tant sur la vitalité et la pérennité du système que sur les communautés linguistiques en situation minoritaire. « Nous sommes confrontés chaque année à un manque à gagner puisque le financement n'est pas basé sur le budget d'obligations constitutionnelles du CÉF », a affirmé le directeur de l'éducation, Bernard Roy. La formule de financement actuelle traite un conseil scolaire de la minorité de façon identique aux conseils scolaires de la majorité. Son application mécanique et standard se restreint aux normes provinciales en matière d'éducation. Elle ne tient pas compte des coûts associés à l'application des obligations constitutionnelles qui incombent à un conseil scolaire de la minorité en vertu des articles 23 et 24 de la Charte canadienne des droits et des libertés. Ces obligations constitutionnelles, comme l'accès équitable à l'éducation dans la langue de la minorité dès la prématernelle, engendrent des coûts supplémentaires.
« Le gouvernement se doit de reconnaître les obligations exclusives qui requièrent l'offre de services complémentaires pour permettre à chaque élève une occasion équivalente de s'épanouir et d'atteindre son plein potentiel. Ces services comprennent entre autres les programmes de prématernelle et de maternelle qui constituent une mesure réparatrice juste et convenable en vertu des articles 23 et 24 de la Charte. Pour le CÉF, la reconnaissance de ces programmes représenterait un financement supplémentaire de 1,4 M$ pour l'année 2013-2014 », a expliqué la présidente du CSF, Mme Élizabeth Perreault.
(Source: Conseils des écoles fransaskoises)