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fransaskois·info

 

17 septembre 2013

Lettre ouverte de Paul Heppelle

Photo - Paul Heppelle
Le départ de l'ACF de son excellent DG

L'été tire à sa fin, les vacances sont terminées pour la majorité des gens, la rentrée scolaire est chose faite et le réseau fransaskois débute tranquillement son activité habituelle. C'est peut-être le moment d'exposer dans mes propres mots ce qui me tracasse depuis le 28 juin dernier – comment comprendre le départ de Denis Simard de l'Assemblée communautaire fransaskoise?

Voici ce que je sais :
  • Avant novembre 2012, neuf des quinze élus actuels ont participé au recrutement de M. Simard, aux négociations contractuelles avec lui, à trois de ses évaluations formelles, à son renouvellement de contrat et une augmentation salariale compensatoire en mars 2012 et à lui offrir remerciements et accolades informels pour son travail. Quatre mois après les élections fransaskoises de novembre 2012, on lui proposé (par nécessité m'informe-t-on) un plan de redressement sans détails et on l'isolait sans explication des processus décisionnels et revendicateurs entrepris par les élus. Quelques semaines après ça, ces mêmes neuf élus (m'a-t-on dit) ont voté « en unanimité » en faveur de ce plan et, ultimement alors, pour son départ. Qu'est-ce qui a pu changer si dramatiquement en quatre mois?
  • Depuis des décennies, il existait une étroite collaboration entre le personnel et les élus. Mais depuis le Nouvel An, le personnel est rarement informé des intentions de leurs élus, participent rarement à des rencontres de revendications hors bureau, sont plutôt invisibles dans les bureaux gouvernementaux et se voient dicter leur actions et leur pensées. Comment peut-on avoir confiance dans un leadership qui met de côté ceux et celles qui œuvrent quotidiennement dans le champ? Est-ce ça la nouvelle façon de faire?
  • En octobre 2012, à la fin du mandat de la dernière Assemblée des députés (ADC), M. Simard faisait l'affaire des élus et de la majorité du réseau et des intervenants communautaires et gouvernementaux. Ses évaluations en témoignent (note finale formelle = 4,5 sur 5!). Qu'est-ce qui a changé?
  • Le plan de redressement qui aurait assuré que M. Simard « fasse l'affaire » de l'ADC et surtout de son Comité exécutif, ressemblait en tout à un ultimatum – accepte un redressement imprécis et sans détails ou quitte tes fonctions. Pourtant, les « détails » dudit redressement ne furent fournis que quelques heures avant la date limite pour son acceptation, c'est-à dire, le soir même du 28 juin, quelques heures seulement avant la date limite pour son acceptation. Son choix était alors de l'accepter aveuglement sans savoir dans quoi il s'engageait professionnellement ou de quitter « volontairement » ses fonctions. Un employé n'a-t-il pas le droit de savoir ce que l'on lui reproche? N'a-t-il pas droit d'avoir du temps pour se redresser. Étant donné que son contrat devait être renégocie pour le 31 mars, pourquoi ne pas lui remettre ce « plan » le 1er mars, détails et échéances à l'appui? Quelle piètre excuse de dire que l'ADC en place était trop nouvelle et pas assez expérimentée pour le faire. N'oublions pas les neuf vétérans autour de la table décisionnelle, tous armés de 18 mois de cheminement avec ce DG et donc en connaissance de cause de ses capacités et de son leadership.
  • M. Simard ne cherchait pas à quitter la direction générale de l'ACF. En après-midi du 28 juin, il discutait au téléphone avec moi comment assurer le succès de la Fête fransaskoise prévue la semaine suivante. Et déjà, on parlait de 2014. Aucune indication qu'il cherchait à quitter ses fonctions quelques heures plus tard!
  • La gestion en ressources humaines et la relation employé-élu connaissent quelques règles du jeu, un certain comment-faire. Outre la justice humaine et les droits de l'employé, l'ACF elle-même, au fil de plusieurs années et au courant de plusieurs heures de discussion a établi (étant donné que l'on semble les avoir abandonnés, sans doute ici, on devrait dire « avait ») ses propres pratiques administratives, un code de déontologie. Est-ce que l'on a agit selon les pratiques et politiques en place? Pourtant, la fameuse lettre qui contenait pour la première fois les détails d'un plan de redressement et qui a mis fin à la carrière de M. Simard à l'ACF a été livrée par courriel, à son domicile, durant son absence, vers 21h, un vendredi soir d'un long week-end, au début de la relâche estivale du réseau fransaskois. Tactique efficace, sans doute! Juste, par exemple? De retour chez lui après minuit, Simard avait reçu un deuxième courriel indiquant qu'il avait « volontairement » quitté ses fonctions. Est-ce comme cela que l'ACF va dorénavant composé avec un différent entre elle-même et un employé? Serait-ce la nouvelle approche en gestion de ressources humaines?
  • Une fois la nouvelle connue, le personnel de l'ACF, les collègues de Simard (sauf les deux cadres qui restaient en poste), ont protesté la situation et offraient leur appui à leur directeur général. Deux parmi eux ont même pris la peine d'écrire à partir d'outremer. Comment rallier cet appui et cette confiance avec la non-confiance évidente du Comité exécutif? Il y a quelque chose qui cloche ici et il me semble que la communauté a le droit de savoir ce qui s'est passé.
  • Et une dernière surprise – du réseau fransaskois et de sa population, depuis le 28 juin, pas un mot. La Table des élus se rencontre le 21 septembre prochain. Serait-ce le moment de questionner les élus de l'ACF?

Je termine en réitérant que toute ADC a bel et bien le droit de gérer son personnel. De plus, chaque administration a le droit – sinon le devoir – d'établir son propre agenda politique communautaire et d'y agir en conséquence. Donc, la question fondamentale ici est – quelle est cette nouvelle agenda et doit-on s'attendre à une continuation de pareils comportements administratifs et politiques de la part de nos élus à l'Assemblée communautaire fransaskoise?

Un citoyen fransaskois inquiet,

Paul Heppelle

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Ajout: En révision du texte avec la SRC, nous avons noté une erreur de date. Le fait est – la dernière évaluation formelle de Denis Simard a eu lieu en avril-mai 2012 au moment du renouvellement de son contrat annuel. À ce que je sache, il n'y a pas eu d'évaluation en octobre 2012 juste avant mon départ de l'ACF.

Paul Heppelle

(Source: Paul Heppelle)

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