Des restrictions budgétaires et des compromis au CÉF
Le 10 octobre dernier, le
Conseil scolaire fransaskois (CSF) a adopté une série de compressions budgétaires en vue de respecter son obligation de présenter un budget équilibré de 37,4 millions de dollars pour 2013-2014.
Le CSF a dû faire des compressions budgétaires à la lumière du sous-financement accordé par la province. Le Conseil était allé devant la Cour pour demander un financement supplémentaire. Sans ce financement, il était confronté à un budget déficitaire. La Cour lui a accordé 1,25 M $. Le CSF doit donc absorber un manque à gagner de 2 M $ pour maintenir un budget équilibré tout en exerçant une diligence financière responsable.
Le budget réduit présenté à la province n'est pas un budget de choix. Il ne répond pas aux besoins uniques du
Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). Comme tout conseil scolaire de la minorité au Canada, le CSF doit respecter les obligations constitutionnelles en vertu de l'article 23 de la Charte canadienne des droits et des libertés. L'article 23 assure aux parents ayants droit un accès équitable à l'éducation dans la langue de la minorité. Toutefois, ces obligations nécessitent un financement supplémentaire. La Cour a d'ailleurs déjà reconnu «que le CSF doit composer avec un budget serré et a épuisé les réserves destinées aux urgences».
Le CSF a tenu ardemment à ce que les élèves et leur cheminement scolaire soient protégés. «Il n'y aura pas d'impact direct sur les élèves. La réussite des élèves demeure sa priorité. Le taux de diplomation du CÉF est parmi les plus élevés en province et les élèves de nos écoles fransaskoises performent bien. Le CSF continuera à investir pour que 100 % de nos élèves puissent atteindre un niveau de compétences adéquat lors des évaluations provinciales en lecture, en écriture et en mathématiques de 2015 (Plan stratégique Destination 2015)», a expliqué la présidente du CSF, Élizabeth Perreault
L'enseignement, les services aux élèves, les programmes de prématernelle et de maternelle, les activités culturelles provinciales et le transport scolaire ne seront pas touchés. Les élèves ne ressentiront pas à court terme de différence dans leur quotidien à l'école.
Pour arriver à ces fins sans toucher directement aux élèves, le CSF a dû faire des choix difficiles. Malheureusement, les mesures comprennent une réduction du personnel administratif au conseil scolaire. Des postes au siège social du CÉF ont été abolis. Des projets ont été mis sur la glace et le CÉF continue de revoir ses budgets et ses façons de faire pour optimiser ses ressources.
«Nous sommes conscients que les compressions budgétaires et les compromis auront des impacts éventuels sur les élèves. Certaines mises en œuvre de projets éducatifs et culturels devront encore attendre. Ces mesures sont toutefois temporaires. Nous continuerons de faire tout dans notre possible pour réduire au minimum ces impacts indirects sur les élèves», a ajouté Mme Perreault.
Obligé à maintenir un budget équilibré, les mesures adoptées dans l'immédiat ne détourneront pas le Conseil de travailler vers une transformation à long terme de l'éducation en français langue première. Malgré les mesures difficiles, le CSF se tourne vers l'avenir. Il est déterminé plus que jamais à trouver des solutions durables à ses défis de financement. Il continue de travailler activement avec le ministère de l'Éducation de la Saskatchewan à cet égard et sur le recours judiciaire pour obtenir un financement accru.
«Récemment, le ministère de l'Éducation a démontré une ouverture et un intérêt marqué pour notre proposition d'une Politique d'encadrement linguistique et culturel (PELEC). La politique guidera les actions futures du CÉF et de la province pour répondre aux besoins uniques en matière d'éducation en français langue première. Cette politique a fait ses preuves dans d'autres provinces comme l'Ontario et le Nouveau-Brunswick où l'application de l'article 23 est une responsabilité partagée entre les conseils scolaires et les gouvernements provinciaux», a dit la présidente.
Le CSF poursuit ses discussions avec le ministère de l'Éducation pour la mise sur pied prochaine d'un comité qui se penchera sur la PELEC. La PELEC mènerait à un financement accru. «Nos élèves auront ce qu'il leur faut pour réussir et pour s'épanouir dans leur langue et dans leur culture francophones. C'est notre engagement envers nos parents, nos élèves et notre personnel», a conclu Mme Perreault.
(Source: Conseils des écoles fransaskoises)